26Keuss
Kalash Criminel signe 26Keuss sur son label Sale Sonorité Records chez Sony. Zoom sur ce jeune artiste qui casse les codes de la trap.
Sombre et mélancolique, le rappeur parle de son quotidien en faisant claquer ses mots à un rythme saccadé qui nous rappelle les plus grands tubes Anglais du genre. L’impact de ses paroles est féroce, car renforcé de sonorités drill qu’il aime distiller dans ce savant mélange de trap démembrée et de rap incarné. 26Keuss est un artiste complet qui aime expérimenter. Sa musique, teintée de colère est à l’opposé de son caractère. Il est en fait une personne positive et drôle, à la fois excessif et attachant.
Cela fait quelques années que Whillem Mosaïa rappe. Rien de bien sérieux au début ; il fait surtout ça entre potes : « On se vannait ». Ses amis l’encouragent et petit à petit il y prend goût et se met à travailler son écriture et à chercher des instrus. Sans le savoir, il commence à affiner son art. 26Keuss s’affirme.
Fasciné par l’Amérique, il écoute Snoop Dogg, Lil John, Fat Joe, Ja Rule... Quand on lui parle de ses influences, il prend son temps avant de répondre. Il évoque des souvenirs avec son père à écouter beaucoup de reggae. Puis son oncle, avec qui il découvre le rap Français : Booba, Rohff. Aujourd’hui, ce sont les écorchés qui lui parlent : « Ils sont soit morts, soit en prison. »
Le jeune homme de 23 ans est brut, sans artifice. Et on le ressent très fort dans ses paroles. Il est direct et l’honnêteté est une valeur clé pour lui. Un « keuss » est quelqu’un de fiable et franc, quelqu’un qui ne met pas la charrue avant les boeufs : le contraire d’un bluffeur. Il parle de ce qu’il connait, de sa vie, de ce qu’il voit autour de lui. Pas d’autotune, ni de villa. « La villa, j’en parlerai quand je serai dedans. »
En attendant ce jour, c’est à Villepinte que l’artiste vit ; une fierté pour lui. Dans sa musique, il raconte ce qu’il s’y passe. Il veut placer sa ville sur la carte pour la faire briller, sans pour autant enjoliver la réalité. Son premier public est de là-bas. Ils le découvrent sur Snapchat et se font tourner ses freestyles, jusqu’au jour où un Snap parvient à Kalash Criminel.
Le rappeur de Sevran découvre une énergie folle et tout de suite, il lui ouvre son studio. Leurs échanges vont au-delà d’une relation business, c’est la rencontre de deux personnalités qui matchent.
Aujourd’hui, 26Keuss ne fait pas de pari sur l’avenir et a du recul sur sa situation. Humble, il voit sa signature chez Sale Sonorité Records comme une opportunité de faire rayonner d’autres rappeurs de son quartier. Et si Villepinte était le nouveau Sevran ?